Une explosion meurtrière a une fois de plus endeuillé la région du Nord-Kivu. Quatre vies ont été fauchées et plusieurs blessés graves sont à déplorer après le détonation accidentelle d’une roquette, ce lundi 5 mai à Bambo. Ce drame intervient dans un contexte sécuritaire déjà délétère marqué par la prolifération des groupes armés.
Selon des témoins locaux, la tragédie s’est produite vers 16h au marché de Bambo-Centre, épicentre économique de la cité. Un combattant Muzalendo manipulait l’engin explosif lorsqu’une mauvaise manipulation a provoqué la déflagration. Trois civils – deux femmes et un enfant – ont été tués sur le coup. Le porteur de la roquette et deux acolytes figuraient parmi les blessés.
Le bilan s’est alourdi ce mardi matin avec le décès d’une quatrième victime évacuée vers l’hôpital. Les services médicaux locaux, déjà sous-équipés, peinent à prendre en charge les blessés critiques. « Nous manquons de tout : antidouleurs, matériel de chirurgie, sang pour les transfusions » confie sous anonymat un membre du personnel soignant.
Cet incident relance le débat sur la présence des armes lourdes en zone habitée. Comment des engins de guerre se retrouvent-ils entre les mains de combattants non formés ? La chefferie de Bwito, théâtre récurrent de violences, paie un lourd tribut à l’instabilité chronique.
Un notable de Rutshuru dénonce amèrement : « Ces accidents se multiplient parce que les fusils tiennent lieu de loi ici. Nos enfants grandissent entourés d’armes comme d’autres jouent avec des ballons ». Sa voix tremble de colère en évoquant le corps déchiqueté du petit garçon de 7 ans parmi les victimes.
Les autorités provinciales promettent une enquête pour établir les circonstances exactes de l’explosion. Mais sur le terrain, la défiance persiste. Les habitants de Bambo attendent davantage que des promesses : un désarmement concret, une sécurisation des zones civiles et l’accès aux soins d’urgence.
Ce drame souligne l’urgence de réguler la circulation des armes dans l’est de la RDC. Alors que les initiatives de paix piétinent, la population civile reste prise en étau entre les groupes armés et l’inaction des pouvoirs publics. Jusqu’à quand ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net