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Université de Likasi : 78 agents exclus des salaires depuis octobre 2024 – Une injustice institutionnelle dénoncée ?

Dans un système éducatif déjà fragilisé par des défis structurels, une nouvelle tempête secoue l’Université de Likasi. Depuis octobre 2024, 78 membres du personnel – enseignants-chercheurs et administratifs confondus – naviguent dans un vide administratif inquiétant. Leur crime ? Avoir disparu mystérieusement des listings de paiement de la prime institutionnelle, sans justification officielle.

Une exclusion aux allures de puzzle administratif

Comment expliquer cette exclusion soudaine de près de quatre-vingts agents pourtant présents lors du dernier contrôle physique de mars 2024 ? Le Chef de travaux Fils Tshibadi, l’un des concernés, livre un témoignage glaçant : « Nous avons pourtant tous passé avec succès le filtrage ministériel. Aujourd’hui, on nous traite comme des fantômes alors que nos étudiants nous voient donner cours chaque jour ». Une situation paradoxale qui interroge sur les mécanismes de gestion des ressources humaines dans les universités publiques congolaises.

Des vies professionnelles suspendues à un listing

Parmi les exclus figurent des enseignants en pleine activité pédagogique et des chercheurs à quelques mois de leur soutenance de thèse. « Sans salaire depuis six mois, comment voulez-vous que je finance mes dernières recherches ? », s’interroge un maître-assistant sous couvert d’anonymat. Cette crise met en lumière la précarité insidieuse qui guette les enseignants-chercheurs, piliers pourtant essentiels de la reconstruction académique du pays.

Le silence des institutions : malaise ou mépris ?

Face aux multiples interpellations – dont un mémorandum adressé au ministre de l’ESU – les autorités restent étrangement muettes. Le recteur de l’université renvoie la balle aux « instances compétentes », tandis que Kinshasa ne daigne toujours pas réagir. Ce mutisme interroge : simple lourdeur bureaucratique ou mépris délibéré envers le corps enseignant ?

Une prime vitale devenue mirage

La prime institutionnelle, supposée compenser les difficultés de travail dans les universités éloignées, devient ici symbole d’injustice. Son blocage plonge des familles entières dans la détresse. « Mes enfants ont dû arrêter l’école privée », confie une secrétaire administrative, voix tremblante. Derrière les chiffres, ce sont des drames humains qui s’accumulent silencieusement.

Quelles conséquences pour l’avenir de l’université congolaise ?

Cette crise pose une question cruciale : comment attirer et retenir les compétences académiques dans de telles conditions ? Alors que la RDC mise sur l’enseignement supérieur pour former sa relève, de tels dysfonctionnements risquent d’accélérer l’exode des cerveaux. Le gouvernement parviendra-t-il à réformer en profondeur un système universitaire miné par des crises récurrentes de gestion ?

Entre revendications légitimes et silence assourdissant des autorités, la balle est désormais dans le camp du ministère de l’ESU. La crédibilité de toute la réforme de l’enseignement supérieur se joue peut-être dans cette capacité à résoudre rapidement ce qui apparaît comme un test décisif de bonne gouvernance universitaire.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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