24.2 C
Kinshasa
dimanche, mai 4, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéÉconomieRDC : Le « Mosolo », arme secrète contre la pauvreté ?...

RDC : Le « Mosolo », arme secrète contre la pauvreté ? Comment le Swift congolais veut révolutionner l’économie informelle

Dans un contexte où l’inclusion financière demeure un défi majeur pour la République Démocratique du Congo (RDC), l’annonce du lancement imminent du Swift monétique national, baptisé « Mosolo », marque un tournant stratégique. Porté par la Banque Centrale du Congo (BCC) et soutenu par le gouvernement de Judith Suminwa Tuluka, ce dispositif vise à révolutionner les transactions financières, notamment pour les populations marginalisées. Mais quels sont les enjeux concrets de cette innovation, et comment pourrait-elle transformer l’économie informelle, pilier invisible de la nation ?

Un pont numérique contre l’exclusion

Selon les données officielles, seulement 38,5 % des Congolais avaient accès à des services financiers formels en 2022. Un chiffre qui souligne l’urgence d’agir, alors que le gouvernement s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre 65 % d’inclusion financière d’ici 2028. Le Swift monétique se présente comme un catalyseur de cette ambition. Concrètement, il permettra aux utilisateurs de monnaie mobile – soit près de 30 millions de Congolais selon les estimations – d’effectuer des transferts interopérateurs sans friction. Une avancée technique majeure dans un pays où 90 % des transactions reposent encore sur le cash.

« Mosolo aura un impact direct sur les femmes des marchés, les jeunes entrepreneurs et les zones rurales », a insisté la Première ministre, soulignant que 72 % des petites entreprises congolaises sont dirigées par des femmes.

Mécanismes et impacts socio-économiques

Contrairement au réseau SWIFT international utilisé pour les transferts transfrontaliers, le système congolais se concentre sur l’interconnexion des portefeuilles électroniques locaux. En supprimant les barrières entre opérateurs, il réduit les coûts de transaction – aujourd’hui estimés à 7 à 15 % des montants transférés – et sécurise les flux. Pour les micro-entreprises, souvent dépendantes des réseaux informels, cette fluidité pourrait augmenter leur productivité de 20 à 30 % selon une étude de la BCC.

L’effet le plus structurant réside cependant dans la banque de données générée par ces transactions. En cartographiant l’économie informelle – qui représente 65 % du PIB congolais –, Mosolo fournira aux autorités des indicateurs précis pour ajuster les politiques publiques. Une révolution statistique autant que financière.

Défis et perspectives : entre confiance et éducation financière

Si les potentialités sont immenses, les obstacles ne doivent pas être sous-estimés. Seulement 12 % des Congolais maîtrisent actuellement les concepts de base de la finance digitale. Par ailleurs, les récentes perturbations du réseau mobile dans l’Est du pays rappellent la vulnérabilité des infrastructures. Le succès de Mosolo dépendra donc de trois piliers :

  • Un cadre réglementaire garantissant la protection des utilisateurs
  • Des campagnes de vulgarisation massives dans les langues locales
  • Une collaboration étroite avec les opérateurs historiques (MPesa, Airtel Money)

À plus long terme, ce système pourrait servir de socle à une monnaie digitale nationale, projet déjà évoqué par la BCC. Une perspective qui positionnerait la RDC à l’avant-garde de l’innovation financière en Afrique subsaharienne.

Conclusion : Vers une démocratisation du crédit ?

Avec Mosolo, le gouvernement parie sur un effet domino : en formalisant les micro-transactions, il crée des historiques de crédit exploitables par les institutions financières. Résultat ? Les taux d’intérêt pourraient baisser de 5 à 7 points selon les experts, rendant le crédit accessible à des millions d’exclus. Reste à voir si cette ambition survivra aux réalités technologiques et politiques. Une chose est sûre : la bataille contre la pauvreté se jouera aussi sur le terrain numérique.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

Commenter
Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


A la une Actualité RDC

Derniers Appels D'offres