Dans un contexte où l’accès aux soins de qualité reste un défi majeur en République Démocratique du Congo, une lueur d’espoir émerge grâce à l’arrivée de trois conteneurs remplis d’équipements médicaux stratégiques. Cette livraison historique, fruit d’un partenariat entre le Fonds National de Promotion et de Service Social (FNPSS) et l’ONG américaine Project CURE, marque une étape cruciale dans la matérialisation de la couverture santé universelle portée par le président Félix Tshisekedi.
Les dispositifs orthopédiques et matériels médicaux high-tech acheminés promettent de révolutionner la prise en charge dans six structures sanitaires clés. Du Centre National de Référence en Diagnostic d’Autisme aux hôpitaux de référence du Kongo Central, ces équipements comblent des lacunes criantes. « C’est un souffle nouveau pour nos services de traumatologie », confie un médecin du centre médical Kingwala sous couvert d’anonymat.
Alice Mirimo Kabetsi, pilote du FNPSS, dévoile l’ambition nationale : « Avec 200 conteneurs prévus d’ici 2026, nous couvrirons les 26 provinces ». Un pari audacieux qui répond à une urgence : l’OMS estime que 70% des équipements médicaux en RDC sont obsolètes ou dysfonctionnels. Ces livraisons ciblent précisément ce gap technologique.
Mais comment transformer du matériel en résultats concrets ? La clé réside dans la formation associée. Project CURE a intégré des modules de coaching technique pour le personnel soignant. « Un défibrillateur sans formation, c’est comme une voiture sans conducteur », image le Dr Mukendi, chirurgien à Kinshasa. Les bénéficiaires se sont engagés à des audits trimestriels pour garantir l’utilisation optimale des dispositifs.
Cette initiative s’inscrit dans une vision globale. Le ministère de la Santé publique y voit un levier pour réduire de 40% les évacuations sanitaires à l’étranger d’ici 2030. Les équipements orthopédiques permettront notamment de prendre en charge sur place les victimes d’accidents de la route, qui font 27 morts par jour selon les dernières statistiques nationales.
Reste le défi de la pérennité. « L’arrivée des équipements n’est que la première étape », tempère un expert en santé publique. La maintenance des appareils high-tech nécessitera un budget annuel équivalent à 15% de leur valeur initiale – un défi financier que le FNPSS promet de relever via des partenariats public-privé.
Pour les patients, l’impact est immédiat. Prenez le cas des enfants autistes : le centre Congautisme pourra désormais effectuer des diagnostics précoces grâce à du matériel spécialisé. Une révolution dans un pays où 85% des troubles du spectre autistique ne sont pas détectés avant l’âge de 5 ans.
Ce dispositif s’avère être une réponse tangible aux disparités régionales. En ciblant simultanément Kinshasa, le Kongo Central et le Kasaï Oriental, les autorités tentent d’équilibrer la carte sanitaire nationale. Prochaine étape : l’équipement des zones rurales reculées, où 62% de la population parcourt plus de 10 km pour accéder à un centre de santé.
Alors que la RDC redéfinit son paysage sanitaire, cette collaboration internationale montre la voie. Mais un équipement, même performant, ne soigne pas seul. Son succès dépendra d’une chaîne vertueuse : maintenance rigoureuse, formation continue des soignants, et implication communautaire. Le ministère de la Santé annonce déjà un système de monitoring digital pour tracer l’impact réel de ces investissements sur la mortalité maternelle et infantile.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
