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Nord-Kivu sous tension : Examens scolaires et intelligence artificielle au cœur de la bataille contre le M23

Alors que les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu étouffent sous la pression des combats, une question urgente se pose : comment des milliers d’élèves finalistes pourront-ils passer leurs examens certificatifs dans des zones contrôlées par les rebelles du M23 ? Le gouvernement congolais affirme avoir un plan. Mais entre promesses sécuritaires et innovations technologiques, le chemin vers la continuité éducative ressemble à un parcours miné.

Lors du Conseil des ministres du 2 mai, la Première ministre Judith Suminwa a dévoilé une stratégie de contingence pour les épreuves de fin d’année. « Le gouvernement examine un plan pour assurer la continuité éducative au bénéfice des élèves affectés par le conflit », souligne le compte rendu officiel. Une annonce rassurante, mais qui laisse en suspens des défis logistiques colossaux. Comment acheminer les sujets d’examen dans des territoires coupés du reste du pays ? Où trouver des centres d’écriture sécurisés quand les écoles sont transformées en bases militaires ?

Le calendrier scolaire, disponible sur le site du ministère de l’Éducation nationale, fixe les épreuves de l’Exetat à partir du 2 juin. Suivront l’ENAFEP en juillet, puis le TENASOSP. Des dates cruciales pour près de 200 000 élèves concernés dans l’Est du pays. « Même sous les bombes, nos enfants méritent un avenir », lance un enseignant de Goma sous couvert d’anonymat. Son témoignage illustre l’urgence d’agir : « L’an dernier, des centaines de candidats ont dû fuir leurs villages la veille des examens. Cette fois, il faut des solutions concrètes. »

En parallèle de ce plan d’urgence, Kinshasa mise sur une révolution technologique. Le tout nouveau Centre de correction des examens, inauguré le 10 avril 2025 à Gombe, intègre un système d’intelligence artificielle pour traiter les copies. Équipé de logiciels automatisés, il promet des résultats « plus rapides et transparents », selon la ministre Raïssa Malu Dinanga. Une avancée saluée, mais qui soulève des interrogations : cette modernisation profitera-t-elle aussi aux régions en crise où l’électricité et internet restent des luxes inaccessibles ?

Derrière ces annonces se cachent des enjeux plus profonds. L’éducation en zone de conflit devient un symbole de résistance contre l’occupation. Permettre aux élèves de passer leurs examens, c’est refuser que la guerre vole leur droit à l’avenir. Mais le succès de ce plan dépendra de facteurs imprévisibles : l’évolution du front, l’accès humanitaire aux zones assiégées, et la collaboration avec les organismes locaux.

Reste une inconnue majeure : le Rwanda, accusé de soutenir le M23, laissera-t-il les convois éducatifs circuler ? Alors que la communauté internationale observe la situation, chaque copie d’examen acheminée dans l’Est risque de devenir un acte politique. Entre innovations kinoises et réalités sanglantes du Kivu, l’année scolaire 2024-2025 pourrait entrer dans l’histoire comme un test de résilience éducative sans précédent.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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