Dans une effervescence mêlant mélodies envoûtantes et engagement humanitaire, l’Accor Arena de Paris a vibré au rythme de la Solidarité Congo. Ce concert exceptionnel, dédié aux enfants victimes des conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo, a transcendé les frontières musicales pour devenir un hymne à l’espoir. Sous les projecteurs, une trentaine d’artistes – figures du rap français, légendes de la rumba congolaise et icônes panafricaines – ont tissé une nuit de grâce, transformant la scène en un carrefour d’émotions et de résilience.
Comment décrire l’alchimie de cette soirée historique ? Imaginez un dialogue entre les « flows ciselés » des rappeurs hexagonaux et les « mélodies enracinées » des artistes congolais, le tout porté par les 11 000 cœurs battant à l’unisson. Chaque performance, véritable ovation sensorielle, semblait répondre à l’urgence humanitaire : les guitares pleuraient les vies brisées du Nord-Kivu, les percussions scandaient la résistance de l’Ituri, tandis que les voix – tantôt rageuses, tantôt apaisantes – appelaient à l’action.
L’annonce des 301 454 euros récoltés a provoqué une standing ovation, chiffre-symbole qui résonne comme une victoire contre l’indifférence. « Ces fonds sont une mélodie d’espoir pour nos partenaires sur le terrain », confie un responsable de Give Back Charity, ONG chargée de redistribuer les ressources aux associations locales. Un processus transparent promis par les organisateurs, déterminés à transformer chaque euro en médicaments, écoles reconstruites ou programmes de réinsertion.
Le report initial du concert, lié à la sensible commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, ajoute une dimension historique à l’événement. Ce contretemps involontaire a finalement renforcé le message universel du spectacle : contre les divisions, la puissance fédératrice de l’art. Sur scène, les artistes ont brillamment navigué entre tradition et modernité – un « ndombolo 2.0 » électrisant répondant à un slam aux accents soufi, tandis que des chœurs féminins rappelaient les berceuses du Kivu.
Quel impact peut avoir un concert à Paris sur les terres meurtries de l’Est congolais ? Les organisateurs soulignent le rôle crucial de la diaspora et la nécessité de mobiliser la jeunesse globale. « La culture est notre arme de construction massive », lance un artiste congolais entre deux morceaux. Preuve en est : les associations bénéficiaires comme Focus Congo ou Goma Actif, présentes depuis des années sur le terrain, pourront intensifier leurs actions grâce à ces fonds.
Alors que le conflit persiste avec son cortège de déplacés et de violences, ce « Live Aid congolais » marque un tournant. Il démontre que même loin des zones de guerre, chaque accord joué, chaque refrain partagé, participe à réécrire l’avenir. Comme le murmurait un spectateur ému : « Ce soir, Paris n’était qu’un pont sonore vers Goma ». Reste à transformer cette symphonie éphémère en partition durable pour la paix.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
