23.2 C
Kinshasa
dimanche, mai 4, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéÉconomieRDC : Le FOMIN signe une Convention collective historique pour sécuriser l'après-mines

RDC : Le FOMIN signe une Convention collective historique pour sécuriser l’après-mines

En République Démocratique du Congo (RDC), le Fonds Minier pour les Générations Futures (FOMIN) franchit une étape décisive dans sa structuration. Vendredi 2 mai 2025, la signature d’une Convention collective a marqué un tournant pour cet établissement public, créé en 2019 pour sécuriser l’après-mines et redistribuer les bénéfices de l’exploitation minière aux générations futures. Un pas stratégique, alors que le pays cherche à équilibrer rentabilité économique et responsabilité intergénérationnelle.

Inscrit dans la loi n°18/001 du 9 mars 2018 modifiant le Code minier, le FOMIN puise sa légitimité dans un objectif clair : constituer un patrimoine matériel et financier via 8% des redevances minières, 20% des « pas de porte » versés par les exploitants, et des investissements diversifiés. Mais depuis la nomination de son premier comité de gestion en 2021 – dirigé par Léon Mubikayi (PCA) et Faustin Biringanine (DG) –, l’institution a dû combler un vide opérationnel. « Nous avons hérité d’un établissement informe. Aujourd’hui, le FOMIN prend corps », a souligné M. Biringanine lors de la cérémonie.

Une convention collective, pilier de la paix sociale

L’adoption de cette Convention collective, négociée entre direction et syndicats, répond à un double impératif : sécuriser les droits des agents et stabiliser l’environnement interne. « Cet instrument n’est pas un trophée, mais une responsabilité partagée », a martelé Patrick Kalonji, président de la Délégation syndicale. Le texte encadre les avantages sociaux, des primes aux conditions de travail, dans un secteur minier souvent turbulent. Pour Ngandu Kalambayi Josette, Directrice des ressources humaines, « c’est un gage de paix sociale et de productivité ».

Transparence et diversification : les défis persistants

Pourtant, le FOMIN reste sous surveillance. En février 2023, le Conseil des ministres a durci son cadre légal via le Décret n°23/32, exigeant que ses fonds – estimés à plusieurs centaines de millions de dollars – financent exclusivement des projets miniers ou de diversification économique. « L’enjeu est d’éviter les détournements et de recentrer nos missions », expliquait alors l’ex-ministre des Mines Antoinette N’samba. Un impératif dans un pays où la gestion des ressources naturelles reste un sujet sensible.

Reste à savoir comment le FOMIN conciliera rendement financier et éthique. Ses investissements dans des banques locales et des projets agricoles ou industriels devront prouver leur rentabilité. « Protégeons cette vache à lait », a plaidé M. Biringanine, conscient que chaque décision crée un précédent pour les décennies à venir.

L’après-mines : une équation à plusieurs inconnues

Avec seulement 5% du territoire congolais exploité à ce jour, le FOMIN table sur une manne minière croissante. Mais l’épuisement des gisements, prévu d’ici 30 à 50 ans, impose une vision à long terme. « Si les mines s’arrêtent demain, comment garantir des revenus durables ? », interroge un expert économique kinois sous couvert d’anonymat. La réponse passe par la transformation locale des minerais – une priorité affichée – et des placements internationaux prudents.

En s’inspirant de modèles comme le Fonds souverain norvégien, le FOMIN pourrait devenir un levier de développement… à condition d’échapper aux luttes d’influence. Sa gouvernance, associant État, sociétés civiles et experts indépendants, devra résister aux pressions politiques. Un défi de taille, alors que la RDC ambitionne de tripler sa production de cuivre d’ici 2030.

La signature de cette Convention collective n’est qu’un premier jalon. Elle révèle aussi les tensions sous-jacentes entre urgence opérationnelle et exigence de pérennité. Dans un secteur où les conflits sociaux sont fréquents, le FOMIN devra montrer l’exemple. Car comme le rappelle sa devise : « Les mines d’aujourd’hui sont le pain de demain. » Reste à savoir qui fixera le menu – et qui en contrôlera les portions.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

Commenter
Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


A la une Actualité RDC

Derniers Appels D'offres