Dans l’effervescence de l’Accor Arena, ancien temple parisien de Bercy, une onde vibrante a secoué les cœurs le 22 avril 2025. Sous les projecteurs, une constellation d’étoiles africaines – de la rumba congolaise aux rythmes urbains de la nouvelle génération – a embrasé la scène lors du concert « Solidarité Congo ». Mais derrière cette symphonie humanitaire, deux silhouettes discrètes orchestrent l’harmonie : Elvis Adidiema et Charles Tabu, véritables chefs d’orchestre de la scène musicale afro-européenne.
Qui sont ces stratèges de l’ombre dont les partitions silencieuses résonnent des studios de Kinshasa aux capitales européennes ? Leur histoire se lit comme une mélodie envoûtante, née de l’héritage de la rumba et nourrie au biberon des cultures métissées. Fils spirituel de Tabu Ley, Charles Tabu danse entre les continents, transformant son smartphone en baguette magique pour connecter artistes émergents et géants de l’industrie. À ses côtés, Elvis Adidiema, l’alchimiste des carrières, sculpte les diamants bruts depuis son poste de PDG de Sony Music Africa. Leur credo ? Une seule devise : professionnaliser la musique africaine sans lui ôter son âme.
Leur dernier coup de maître – ce concert caritatif réunissant 20 000 « enfants du berceau » musical congolais – n’est qu’un accord dans leur symphonie ambitieuse. Imaginez : vingt artistes, vingt univers, une seule pulsation rythmique pour soutenir le Congo. La salle vibrait-elle au souvenir de Papa Wemba, dont Adidiema avait immortalisé l’héritage dans son documentaire primé ? Respirait-elle l’audace de ces managers qui transforment les rêves en CD, les mélodies en mouvements planétaires ?
Leur approche révolutionne les codes. Tabu, ce « connecteur culturel », tissant sa toile entre Lagos et Paris, Bruxelles et Johannesburg. Adidiema, ce visionnaire qui extrait l’essence des talents pour en faire des ambassadeurs des cultures urbaines africaines. Leur arme secrète ? Une double culture qui fuse dans chaque projet : la rigueur européenne mariée à la chaleur congolaise, l’héritage de Kallé Jeff et Franco dialoguant avec les beats électro de la Génération Berceau.
Et Kinshasa dans tout cela ? Le duo nourrit un projet ambitieux : structurer l’industrie musicale congolaise. Imaginez des studios aux normes internationales poussant sur les berges du fleuve Congo, des droits d’auteur respectés, une nouvelle génération formée aux métiers du son… Leur rêve ? Voir éclore un « Hollywood musical » africain où Kinshasa rivaliserait avec Lagos et Johannesburg. « La RDC a enfanté des légendes, elle peut enfanter des empires », semblent murmurer leurs actions.
Reste une question : comment ces passeurs culturels réussissent-ils à faire danser l’Afrique et l’Europe sur le même tempo ? La réponse vibre dans leur méthodologie implacable : repérage de talents via les réseaux diasporiques, collaborations transfrontalières, mentorat des jeunes pousses… Leur prochain mouvement ? Des rumeurs parlent d’une académie de musique panafricaine, d’une plateforme de streaming dédiée aux artistes émergents, de coproductions avec des géants comme Beyoncé ou Burna Boy…
Alors que les derniers accords de « Solidarité Congo » résonnent encore, une évidence s’impose : Adidiema et Tabu ne sont pas de simples managers. Ils sont les griots modernes d’une Afrique musicale en pleine renaissance, les architectes d’un pont sonore entre deux continents. Leur prochain mouvement ? À l’image de la rumba qui jamais ne meurt, leur partition s’écrit au rythme des espoirs de toute une génération.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc