Une vague d’interpellations secoue la police de circulation routière (PCR) à Kinshasa. Huit agents présumés véreux ont été arrêtés en deux semaines lors d’une opération ciblée menée par l’Inspection générale de la police (IGP). Déclenchée le 14 avril, cette traque vise à éradiquer les bavures policières et les tracasseries routières qui minent la confiance des usagers.
L’annonce a été faite samedi 26 avril par l’inspecteur général de la Police nationale congolaise (PNC), Patience Mushid Yav. Devant les médias, l’officier a révélé le prolongement de la mission pour quinze jours supplémentaires. « Nous ne lâcherons pas prise », a prévenu le commissaire supérieur Jean-Claude Tshibuyanga, directeur du Bureau des Investigations, lors d’un point presse.
Les équipes de l’IGP, reconnaissables aux véhicules portant la mention IG PNC, quadrillent plusieurs communes de la capitale. Gombe, Lingwala, Mont-Ngafula, Limete et N’djili sont particulièrement surveillées. Objectif : sanctionner les comportements contraires au code de déontologie policière. « Celui qui s’obstinera à ignorer les règles sera surveillé », a martelé Tshibuyanga.
La nouvelle phase de l’opération insiste sur la pédagogie. Les inspecteurs sont chargés de former les agents PCR sur le terrain, sauf en cas de flagrant délit. Une approche saluée par l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO). « Cette initiative restaure un peu de sérénité dans nos activités », a confié un membre sous anonymat près du saut-de-mouton ASSANEF.
Mais comment ces mesures impacteront-elles durablement les pratiques ? Les huit interpellés, déférés aux autorités compétentes, devront servir d’exemple. Leur sanction, selon les termes de l’IGP, sera « conforme à la loi ». Une promesse qui résonne alors que les usagers sont invités à signaler toute violation via l’antenne de l’IG ville de Kinshasa au camp Kabila.
Cette opération s’inscrit dans un contexte plus large de réforme des services sécuritaires. Alors que les actualités RDC relaient régulièrement des plaintes contre des abus policiers, l’IGP semble déterminée à redorer son image. Reste à savoir si cette traque aura l’effet dissuasif escompté sur le terrain.
Les derniers développements illustrent les défis de la sécurité routière à Kinshasa. Entre nécessaire fermeté et impératif pédagogique, l’équilibre paraît fragile. Les prochains jours diront si cette double approche parvient à enrayer un phénomène ancré depuis des années dans le paysage urbain congolais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net