Le Bureau international des droits des enfants (IBCR) a officiellement lancé ce lundi 31 mars à Kinshasa deux outils majeurs visant à renforcer la protection des enfants en République Démocratique du Congo. Ces modes opératoires, développés dans le cadre du projet « Tonga mpo na bolamu ya mwana » financé par Affaires mondiales Canada, représentent une avancée significative pour les secteurs souvent négligés que sont l’inspection du travail et la privation de liberté.
Ces documents stratégiques intègrent les normes internationales des droits de l’enfant tout en tenant compte des réalités congolaises. Le premier mode opératoire est destiné aux inspecteurs du travail, tandis que le second cible spécifiquement les acteurs du secteur de la privation de liberté. « Chaque MO décrit la trajectoire de l’enfant, les pratiques adaptées pour communiquer, évaluer et prendre en compte ses besoins », a expliqué Mahamadi Oubda, représentant-pays de l’IBCR en RDC.
L’objectif ambitieux de ce projet est de toucher directement 17 050 filles, garçons, femmes et hommes à travers le pays, en les formant comme acteurs de leur propre protection. Pour assurer une diffusion efficace, des agents relais ont été spécialement formés pour déployer ces outils sur toute l’étendue du territoire national. Trois résultats majeurs sont attendus : un rôle accru des enfants dans les décisions les concernant, une amélioration des pratiques professionnelles et une meilleure coordination entre les différents secteurs impliqués.
Le gouvernement congolais a salué cette initiative. Lukombe Nsambi Michel, Directeur de la protection des victimes au ministère de la Justice, a souligné l’importance de cette démarche : « Nous nous occupons des enfants en conflit avec la loi avec des mesures éducatives plutôt que répressives ». Du côté du ministère du Travail, Bagula Mugangu Donnat a rappelé que « la loi congolaise interdit déjà le travail des enfants » et que ces nouveaux outils viendront renforcer l’application effective de cette disposition.
Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris depuis 2015 par l’IBCR en RDC. L’organisation canadienne, présente dans près de 50 pays, concentre son action sur les enfants les plus vulnérables, ceux qui font face au plus d’obstacles dans l’exercice de leurs droits fondamentaux. La particularité de cette deuxième intervention réside dans son approche holistique et sa volonté de mobiliser des secteurs traditionnellement moins considérés dans la protection de l’enfance.
Alors que la RDC continue de faire face à d’importants défis en matière de protection de l’enfance, cette initiative ouvre-t-elle une nouvelle ère pour les droits des plus jeunes ? Les professionnels concernés disposent désormais d’outils concrets pour uniformiser et améliorer leurs pratiques. Reste à voir comment cette volonté affichée se traduira sur le terrain, dans un contexte où les ressources sont souvent limitées et les défis immenses.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd