Dans l’ombre des conflits armés qui déchirent l’Est de la République Démocratique du Congo, une crise humanitaire silencieuse se déroule sur l’axe Walikale-Kisangani. Des centaines de déplacés, fuyant l’occupation rebelle de Walikale-centre depuis le 17 mars, subissent des violences indicibles. Une ONG locale révèle au moins trente cas de violences sexuelles documentés en une semaine, tandis que deux adolescentes ont payé de leur vie leur résistance à des agresseurs armés. « Les survivantes errent comme des âmes en peine dans des centres de santé surchargés », témoigne un responsable de l’ONG sous couvert d’anonymat. À Ndjingala et Bisie, les structures médicales croulent sous l’afflux des victimes, manquant de médicaments et de personnel. Comment une telle barbarie peut-elle persister à quelques centaines de kilomètres des bases de la MONUSCO ? Au-delà des viols, le rapport accablant énumère tortures, pillages et arrestations arbitraires. Les conducteurs de taxi-motos, véritables artères vitales de cette région enclavée, deviennent des cibles mobiles pour les groupes armés. « Chaque jour apporte son lot de nouvelles atrocités », soupire un humanitaire sur place. Cette spirale infernale pose une question cruciale : jusqu’où devra sombrer la sécurité en RDC avant que la communauté internationale ne réagisse ? Les déplacés, disséminés dans la brousse, survivent sans abri ni nourriture, tandis que l’accès des aides reste bloqué par l’insécurité. Un cocktail explosif qui rappelle les pires heures du Kivu. En parallèle, les défenseurs des droits humains tirent la sonnette d’alarme : « Ces crimes ne sont pas le fait de bandits isolés, mais d’une stratégie de terreur bien organisée ». La recrudescence des violences sexuelles comme arme de guerre sonne comme un sinistre retour en arrière, vingt-cinq ans après les conflits les plus sanglants de la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
