Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a récemment décidé d’interdire temporairement l’exportation de certains produits miniers marchands. Cette mesure, officialisée dans une note circulaire datée du 6 mars 2025, concerne notamment des ressources stratégiques telles que les hydroxydes de cobalt, les alliages blancs, les carbonates de cobalt et les concentrés mixtes cuivre-cobalt. Cette interdiction, mise en place pour une durée initiale de quatre mois et renouvelable après évaluation, traduit une volonté de mieux aligner la politique d’exportation minière du pays sur ses ambitions économiques et stratégiques.
La décision émane d’un travail conjoint entre trois figures du gouvernement congolais : le Vice-Premier ministre chargé de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, le ministre des Mines par intérim, Didier M’Pambia Musanga, et le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya. Selon les autorités, cette démarche repose sur les dispositions inscrites dans le Code minier ainsi que sur l’arrêté interministériel du 14 août 2023, qui régit l’exportation des produits miniers marchands et vise à protéger les intérêts économiques du pays.
Un point clé de cette initiative est l’instauration de mécanismes d’évaluation rigoureux pour garantir la conformité à ces nouvelles règles. L’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) se voit confier la mission d’examiner l’efficacité de cette mesure. Une commission, sous la présidence du directeur général de l’ARECOMS, a également été constituée pour gérer le cas particulier des produits miniers déjà certifiés pour l’exportation avant l’entrée en vigueur de l’interdiction.
Il est à noter qu’aucune nouvelle procédure de demande d’exportation de ces produits stratégiques ne sera désormais acceptée ou initiée à partir de la date de signature de cette note. Une telle restriction, bien qu’éventuellement sujette à polémique, montre clairement l’engagement des autorités congolaises à mieux tirer parti des immenses ressources naturelles du pays à des fins de développement économique et de souveraineté nationale.
Alors que la RDC demeure l’un des plus importants producteurs de cobalt au monde, cette mesure pourrait redessiner les flux commerciaux mondiaux de plusieurs minerais stratégiques. Une question se pose alors : jusqu’à quel point cette gestion restrictive des exportations pourra-t-elle stimuler l’industrialisation locale et renforcer la chaîne de valeur ? Cette interrogation accompagnera sûrement les discussions sur l’avenir du secteur minier en RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
