Le jeudi 6 mars, les habitants de Kagheri, situés à 35 kilomètres de Lubero centre, ont été témoins du retrait inattendu des rebelles du M23, connus pour être soutenus par le Rwanda. Ces derniers ont quitté la localité sans engager de combats, une présence qui persistait depuis le 2 février dernier, après de violents affrontements avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cet événement marque un tournant dans la dynamique de cette région, régulièrement secouée par des conflits armés.
Le repli des rebelles vers la localité de Kasugho, à 15 kilomètres de Kagheri et à une cinquantaine de kilomètres de Lubero centre, a été confirmé par des sources locales et sécuritaires. Kasugho devient désormais leur nouveau point de concentration, suscitant des inquiétudes accrues parmi la population locale et la société civile. Cette dernière redoute une flambée de violences dans les prochains jours, dans un contexte où la stabilité demeure fragile.
À la suite du départ des rebelles, les soldats de l’armée ougandaise (UPDF) ont investi la localité de Kagheri. Cette nouvelle présence militaire ajoute une autre dimension à la situation déjà complexe dans cette zone frontalière. Si une accalmie est pour l’instant observée sur l’ensemble des lignes de front, selon les affirmations de l’armée congolaise, l’incertitude plane quant aux raisons précises qui ont incité les rebelles à opérer ce retrait soudain et stratégique.
La région de Lubero, située dans la province du Nord-Kivu, est depuis longtemps un théâtre de confrontations entre diverses forces armées et groupes rebelles, avec de lourdes conséquences pour les populations civiles. La situation actuelle, bien qu’elle procure un semblant de répit, pourrait rapidement basculer en fonction des rapports de force et des motivations sous-jacentes des parties impliquées. La société civile appelle à la vigilance et à un renforcement des mécanismes de sécurité pour protéger les habitants de la région contre de possibles représailles.
Ces mouvements, dans un contexte plus large, révèlent les défis sécuritaires auxquels la République démocratique du Congo est confrontée, notamment dans les provinces de l’est du pays. Entre interventions militaires et tensions avec les États voisins, comme le Rwanda et maintenant le rôle de l’armée ougandaise, la situation illustre une fois de plus la complexité de la résolution du conflit dans cette partie du monde. Quelle sera l’évolution de cette crise? Les acteurs locaux comme internationaux seront-ils en mesure d’apporter des solutions durables? Les habitants du Nord-Kivu espèrent, eux, des réponses rapides avant que leur quotidien ne soit davantage marqué par l’incertitude.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
