En Ituri, le sang a encore coulé ce week-end. Deux attaques simultanées attribuées aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont fait au moins dix morts et plusieurs blessés. Les événements se sont déroulés dans le territoire d’Irumu, le long de la route nationale numéro 4 dans la chefferie de Walesse Vonkutu, selon des sources locales.
La première attaque, survenue près de Mambelenga, a visé des habitants dans leurs champs. Pris par surprise, neuf d’entre eux n’ont pas survécu, tandis qu’une autre victime a été grièvement blessée. Les corps des défunts ont été transportés pour inhumation dans la province voisine du Nord-Kivu, selon des témoins. Une situation tragique qui reflète la réalité d’insécurité omniprésente dans cette région marquée par les violences rebelles.
Quelques kilomètres plus loin, sur l’axe Mungamba-Ndimo, une deuxième attaque a frappé. Trois motards ont été pris pour cible par les assaillants : l’un d’eux a été tué sur le coup, tandis qu’un autre a été blessé. Les motos, ainsi que les marchandises qu’ils transportaient, notamment des caisses de bière, ont été incendiées. Un acte sauvage qui perturbe non seulement les vies des victimes et de leurs familles, mais aussi l’économie locale déjà fragile.
Ces attaques ne sont pas sans conséquences. Les activités agricoles, source vitale de subsistance pour des centaines de familles retournées dans cette région, sont gravement affectées. La forêt de Mambelenga, désormais perçue comme un bastion des ADF, est devenue infranchissable pour les habitants, coupant leur accès à leurs champs. Cette insécurité chronique érode davantage les efforts de reconstruction dans une Ituri déjà en proie à des crises multiples.
Face à cette détérioration alarmante de la situation sécuritaire, la société civile a lancé un appel urgent aux forces armées congolaises (FARDC) et à leur allié ougandais. Ces acteurs sont sommés de mener des opérations militaires afin de démanteler les positions rebelles dans les profondeurs de la forêt. Un appel à l’action qui souligne l’attente d’une protection accrue pour les habitants d’Irumu et au-delà.
Ces violences, qui s’ajoutent à une longue liste d’attaques attribuées aux ADF, posent une fois de plus la question de l’efficacité des mesures sécuritaires en République Démocratique du Congo. La coordination entre partenaires régionaux sera-t-elle suffisante pour endiguer cette insécurité galopante ? En attendant des réponses concrètes, les populations locales continuent de vivre dans la peur, piégées dans un cycle infernal de violence.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
