Le coup d’envoi de la CAN 2025 approche à grands pas, et le choc inaugural du Groupe D entre le Bénin et la République Démocratique du Congo s’annonce déjà comme un duel à suspense. Ce mardi, au Stade Al Barid de Rabat, les Guépards du Bénin tenteront de mordre l’épaule des redoutables Léopards. Une mission périlleuse, tant l’équipe de Gernot Rohr semble partir avec un sacré handicap avant même d’avoir foulé la pelouse marocaine. Alors que la dynamique était positive ces derniers mois, deux ombres majeures planent sur la sélection béninoise. De quoi donner des ailes aux congolais ?
Première et lourde tuile : la suspension de cinq joueurs-clés par la CAF. Une sanction qui tombe comme un couperet et prive Gernot Rohr de potentielles pièces maîtresses pour ce premier match de la Coupe d’Afrique des Nations. La faute à un comportement qualifié d’antisportif lors d’un déplacement en Libye en novembre 2024. La mémoire de la confédération africaine est longue, et la punition, un an après les faits, frappe durement le collectif béninois. Junior Olaitan, Steve Mounié, Andreas Hountondji, Mohamed Tijani et Marcel Dandjino seront condamnés à regarder le match depuis les tribunes. Une absence cruelle pour un sélectionneur qui avoue sa frustration sans détour. « Je voulais avoir l’ensemble de mon effectif, mais dommage… », a confié un Gernot Rohr visiblement contrarié en conférence de presse. Ces cinq Guépards ne manqueront que la première journée et seront de retour face au Botswana, mais pour l’heure, le Bénin doit composer sans eux face à la RDC.
Le deuxième point faible, plus structurel, réside dans le niveau de compétition auquel évoluent les joueurs sélectionnés. Gernot Rohr lui-même l’a reconnu avec franchise : « Le Bénin n’a pas des joueurs évoluant dans des championnats compétitifs ». Un aveu qui en dit long sur le décalage avec des nations comme la RDC. Le capitaine Saturnin Allagbé, présent aux côtés de son coach à Rabat, porte les couleurs du FC Chauray, club de National 2, la quatrième division française. Un cas symbolique qui contraste violemment avec la vitrine des Léopards, où brillent des éléments cadres de la Premier League anglaise, de la Liga espagnole ou de la Bundesliga allemande.
Face à ce double handicap – la suspension de joueurs par la CAF et un vivier de joueurs moins exposés au haut niveau –, le Bénin semble donc dos au mur. Comment rivaliser avec la puissance de feu et l’expérience d’une équipe de RDC en pleine confiance ? La tâche paraît immense. Pourtant, Gernot Rohr refuse de baisser pavillon. Loin de se réfugier dans des excuses toutes faites, le technicien allemand affiche une détermination de fer. Il se convainc et tente de convaincre que ses hommes sont capables de « réaliser un grand match » et, pourquoi pas, de décrocher une première victoire historique en CAN pour le Bénin. Son optimisme sera-t-il la clé pour surmonter ces préjudices ?
Ce match de Groupe D de la CAN prend ainsi des allures de test de caractère pour les Guépards. Ils devront puiser dans leurs ressources mentales pour compenser les absences et le manque supposé d’habitude du très haut niveau. De leur côté, les Léopards de la RDC, avertis de ces faiblesses adverses, auront à cœur de prouver leur statut de favori et d’empocher d’entrée trois points précieux. La rencontre à Rabat promet donc bien plus qu’un simple match de football : c’est le choc entre la foi inébranlable d’un coach et la froide réalité du haut niveau africain. Le Bénin parviendra-t-il à transformer son audace en exploit, ou les Léopards montreront-ils simplement la différence de palette ? Réponse sur la pelouse du Stade Al Barid.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
