Dans un contexte politique congolais où les divisions internes peuvent parfois faire vaciller les plus solides des formations, l’appel lancé par l’honorable Taupin Kabongo Mukengeshayi résonne comme un coup de clairon dans le brouillard. Le questeur du Sénat, figure influente de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a adressé un communiqué ferme à la base du parti, plaidant pour un retour aux fondamentaux. Son message, centré sur l’unité et la cohésion, soulève une question sous-jacente : l’UDPS, pilier de la majorité présidentielle, traverse-t-il une zone de turbulence nécessitant un tel rappel à l’ordre ?
L’analyse du communiqué révèle une préoccupation tangible. Taupin Kabongo n’évoque pas seulement des concepts abstraits ; il nomme explicitement les « anti-valeurs » qu’il faut bannir, désapprouvant avec fermeté toute forme d’insulte ou de dénigrement. Cet appel à privilégier l’amour, le respect mutuel, la tolérance et la solidarité dans chaque intervention, écrite ou orale, n’est pas anodin. Ne serait-ce pas le signe que des dérives verbales, des querelles de couloirs ou des luttes d’influence menacent l’image soudée que le parti présidentiel souhaite projeter ? Le questeur du Sénat de la RDC place ainsi la barre très haut, invitant les combattantes et combattants à une forme de discipline collective qui dépasse le simple militantisme.
L’implication politique de cet appel à l’unité UDPS est multidimensionnelle. D’abord, sur le plan interne, il vise à resserrer les rangs à l’approche d’échéances électorales toujours sous-jacentes. Un parti divisé est un parti affaibli, et l’honorable Kabongo semble jouer un rôle de gardien des valeurs du parti politique. Ensuite, sur la scène nationale, l’UDPS, en tant que parti du Président de la République, porte une responsabilité particulière. Sa stabilité et son harmonie interne sont perçues comme un baromètre de la stabilité gouvernementale. Un appel public à la cohésion pourrait donc être interprété comme une manœuvre préventive pour étouffer dans l’œuf des conflits qui, s’ils venaient à s’étaler au grand jour, pourraient fragiliser l’édifice.
La citation de l’honorable Kabongo est sans équivoque : « seule une démarche collective, guidée par l’unité et la cohésion, permettra de servir dignement le parti présidentiel et de renforcer son image ». Cette phrase, tout en étant un mantra classique de la vie politique, prend un relief particulier dans la bouche d’un questeur du Sénat RDC. Elle sous-entend que les actions individuelles, souvent motivées par des ambitions personnelles, doivent s’effacer devant l’intérêt supérieur du collectif. Le message est clair : la préservation de la dignité de chaque membre passe par le rejet des comportements toxiques. Mais jusqu’où cet appel sera-t-il entendu ? L’adhésion aux valeurs du parti politique sera-t-elle suffisante pour calmer les esprits échauffés ?
En définitive, l’intervention de Taupin Kabongo Mukengeshayi dépasse le simple vœu pieux. Elle s’apparente à une stratégie de consolidation du parti face à des tensions peut-être inévitables dans une formation au pouvoir. L’unité et la cohésion qu’il appelle de ses vœux sont présentées comme les seuls remparts contre l’effritement de l’influence de l’UDPS. Les prochains enjeux résideront dans la capacité des différentes tendances internes à transcender leurs différends pour donner corps à cette injonction. L’avenir immédiat du parti présidentiel, et par extension d’une partie de l’équilibre politique congolais, pourrait bien se jouer sur la réception de cet appel à l’unité. La balle est désormais dans le camp des militants. Leur réponse, par leurs actes et leurs paroles, dira si le rappel aux fondamentaux a été un simple exercice de communication ou le début d’un véritable recentrage.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
