Des combats d’une intensité rare ont secoué ce samedi 28 juin l’agglomération de Birambizo, située dans le groupement Bukombo du territoire de Rutshuru. Les échanges de tirs nourris opposant les rebelles du M23 aux combattants VDP CMC du général autoproclamé Dominique Ndaruhutse ont transformé cette localité en champ de bataille. Dès les premières heures, des détonations d’armes lourdes ont retenti, semant la panique parmi les civils.
Les affrontements à Birambizo s’inscrivent dans l’escalade persistante du conflit M23 VDP qui déchire le Nord-Kivu depuis des mois. Les positions des belligérants ont été violemment disputées, chaque camp tentant de prendre l’avantage tactique dans ce secteur stratégique. Des sources locales rapportent l’utilisation d’artillerie et d’armes automatiques, faisant craindre un lourd bilan humain non encore chiffré.
Face à cette recrudescence des combats au Nord-Kivu, des familles entières ont entamé un exode précipité. Le déplacement dans le Rutshuru prend des proportions alarmantes, les civis fuyant avec le strict minimum vers les localités de Kibirizi et Kanyabayonga, encore épargnées par les violences. Des colonnes de déplacés, composées majoritairement de femmes et d’enfants, sillonnent les routes secondaires dans un climat de terreur.
Quelles conditions attendent ces populations traumatisées ? Les structures d’accueil sont déjà saturées, incapables de faire face à cet afflux soudain. La crise humanitaire au Nord-Kivu atteint un seuil critique, avec des besoins urgents en abris, nourriture et soins médicaux. Les organisations humanitaires présentes sur place tirent la sonnette d’alarme face à l’insuffisance des ressources disponibles.
Les affrontements à Birambizo illustrent l’instabilité chronique de cette région où les groupes armés se disputent le contrôle territorial. Le groupement Bukombo, zone agricole vitale, subit de plein fouet les conséquences de ces violences récurrentes. Des champs ont été abandonnés en pleine saison culturale, menaçant la sécurité alimentaire de toute la province.
Les autorités locales restent muettes sur les opérations en cours, alors que la population exige une protection accrue. L’absence de forces régulières sur ce front laisse le champ libre aux affrontements entre factions rivales. Les civils pris au piège payent le plus lourd tribut dans ce conflit qui semble sans issue.
La communauté internationale suivra-t-elle ces développements dramatiques ? Alors que le calme est progressivement revenu en fin de journée, la menace de nouveaux combats plane toujours. La situation sécuritaire dans le Rutshuru demeure extrêmement volatile, avec des risques élevés de propagation des violences aux zones voisines. L’accalmie précaire n’offre qu’un répit temporaire à des milliers de déplacés épuisés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
