Dans le ballet cosmopolite de l’Expo Osaka 2025, une perle africaine scintille avec une intensité particulière : le stand de la République Démocratique du Congo. Chaque jour, une marée humaine se presse devant cette vitrine vibrante où la biodiversité et la culture congolaises dialoguent dans un hymne visuel. Comment ne pas succomber à l’appel des forêts équatoriales et de l’audace créative kinoise ?
Sous les néons japonais, les trésors naturels du Congo s’offrent dans leur splendeur originelle. Des clichés saisissants de bonobos, ces primates espiègles aux yeux pétillants d’intelligence, côtoient l’okapi, animal mythique aux rayures zébrées qui semble gardien des secrets du bassin du Congo. Non loin, un écran déverse le torrent des chutes de Zongo, où l’eau fracassée se transforme en poussière de diamants liquides. Et dans son écrin, la malachite déploie ses spirales vert émeraude, pierre tellurique où semblent s’être cristallisées les forêts primaires.
Mais l’âme congolaise ne se limite pas à ses richesses naturelles. Une série photographique célèbre les sapeurs, ces dandys sublimes qui transforment les rues de Kinshasa en podiums improvisés. Leurs costumes flamboyants, architectures de tissus et de couleurs, racontent une autre facette de la culture RDC : une résilience joyeuse qui métamorphose l’adversité en élégance révolutionnaire. Ces ambassadeurs de la sapologie congolaise suscitent l’étonnement admiratif des visiteurs nippons, habitués à un tout autre rapport à l’apparence.
Installé au pavillon commun D, face au Soudan du Sud et voisin du Burkina Faso, cet espace devient le théâtre d’émouvantes retrouvailles. Reiko Doi, scientifique japonaise, revit avec émotion ses années passées à Boende entre 1985 et 1989. « Ces images me ramènent aux senteurs de la forêt équatoriale, aux nuits bercées par le chant des grenouilles », confie-t-elle, les yeux brillants de nostalgie. Une autre visiteuse évoque avec ferveur son amitié avec un prêtre congolais officiant à Tokyo, preuve que les liens spirituels transcendent les océans.
Cette exposition devient bien plus qu’une simple vitrine touristique : c’est un pont jeté entre deux univers que tout semble opposer. La rigueur japonaise et la démesure congolaise se découvrent des affinités inattendues à travers le culte de la beauté et du détail. Chaque visiteur repart avec un fragment du Congo dans le cœur, qu’il s’agisse du souvenir d’un okapi fantomatique, du vert profond de la malachite ou de l’extravagance raffinée des sapeurs. Ne sommes-nous pas témoins ici d’une nouvelle forme de diplomatie culturelle ?
Alors que l’Expo Osaka 2025 bat son plein, le stand RDC continue d’attirer les curieux comme les connaisseurs. Il offre une réponse tangible à ceux qui doutaient encore de la capacité africaine à séduire le monde par sa créativité. Entre tradition et modernité, entre nature sauvage et urbanité décomplexée, la République Démocratique du Congo affirme sa singularité avec panache. Cette présence rayonnante à Osaka ne préfigure-t-elle pas un nouveau chapitre dans le dialogue des cultures ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
