Alors que le gouvernement congolais vient d’annoncer la prise en charge des frais examens RDC pour les élèves des zones sous-occupation, une ombre persiste sur le système éducatif. L’Intersyndicale des enseignants a exprimé sa reconnaissance ce mardi à Kinshasa, qualifiant cette décision de « geste fort pour l’équité scolaire ». Mais derrière ce soulagement officiel, qu’en est-il réellement des acteurs de terrain ?
Lors d’une Assemblée générale extraordinaire, les syndicats ont immédiatement tempéré cet optimisme en tirant la sonnette d’alarme. Les retards paiement enseignants des primes dues pour l’organisation des évaluations certificatives créent une vive tension, particulièrement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. « Comment expliquer que ceux qui font fonctionner la machine éducative soient systématiquement oubliés ? », interroge un délégué syndical sous couvert d’anonymat.
La situation des primes enseignants RDC révèle un paradoxe criant. D’un côté, l’État investit pour les élèves finalistes des zones instables, une mesure saluée par tous. De l’autre, les enseignants-organisateurs attendent depuis des mois leur dû, certains évoquant des retards excédant six mois. Ces dysfonctionnements pèsent lourdement sur des régions déjà éprouvées par les conflits, où le personnel éducatif travaille dans des conditions précaires.
Les revendications s’étendent également au dossier des accords Bibwa éducation, conclus à Kinshasa mais toujours enlisés dans des litiges non résolus. Les syndicats exigent un règlement immédiat de ces contentieux ainsi que le versement des primes des inspecteurs, élément clé de la qualité du contrôle académique. Ces blocages récurrents interrogent sur la capacité de l’éducation nationale RDC à honorer ses engagements envers ses propres agents.
Comment concilier les avancées symboliques et les réalités financières quotidiennes ? La question reste en suspens alors que les enseignants rappellent que « la gratuité des examens ne doit pas se faire sur le dos des éducateurs ». L’application complète des accords de Bibwa apparaît désormais comme le prochain test crucial pour la crédibilité des réformes éducatives. L’équité promise aux élèves des zones troublées sera-t-elle étendue à ceux qui les forment ? La réponse des autorités déterminera l’apaisement ou la grogne durable dans les salles des profs.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
