Une alerte sécuritaire urgente a été lancée ce mardi dans le territoire de Walikale. La Commission Nationale de Contrôle d’Armes Légères et de Petit Calibre (CNC/ALPC) met en garde contre la présence mortelle de restes explosifs de guerre. Cet avertissement fait suite à un accident dramatique survenu dans le quartier Kangambili à Walikale Centre.
Un enfant a été grièvement blessé après avoir manipulé une grenade. Selon Clément Kubuya, chef de poste principal de la CNC/ALPC, le mineur aurait ramassé l’engin en l’absence de ses parents. Croyant à un objet inoffensif, il l’aurait placé dans le foyer avant que l’explosion ne se produite alors qu’il appelait des camarades. La déflagration a projeté des éclats mortels à quelques pas du seuil familial.
Transporté d’urgence par des voisins, la victime a été admise à l’hôpital général de référence de Walikale. Les sources médicales indiquent que son état, initialement critique, serait désormais stabilisé. Mais cette nouvelle rassurante ne doit pas masquer l’ampleur du danger. Combien d’autres engins similaires menacent la population du Nord-Kivu ?
Les restes explosifs identifiés sont des séquelles directes des affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23. Ces combats intenses, survenus entre mars et avril derniers, ont laissé derrière eux un héritage meurtrier. La CNC/ALPC confirme la persistance de ces engins non explosés dans plusieurs zones du territoire. Une situation qui transforme les cours familiales et champs agricoles en champs de mines improvisés.
Face à cette menace invisible, Clément Kubuya lance un appel pressant aux parents : “Surveillez les mouvements de vos enfants et leurs zones de détente”. Le responsable insiste sur le risque d’extermination familiale que représente le simple fait de rapporter ces objets mortels à domicile. La protection des enfants en RDC passe désormais par cette vigilance accrue au quotidien.
L’espoir demeure cependant : “Walikale sans engins explosifs est encore possible”, affirme le chef de poste. Pour y parvenir, la population est invitée à signaler immédiatement toute découverte suspecte au service de la CNC/ALPC. Parcelle familiale, sentier forestier ou champ de culture – aucun espace ne doit être négligé. La sécurité collective repose sur cette chaîne d’alerte rapide.
Cette tragédie soulève des questions cruciales sur la gestion post-conflit dans l’est du Congo. Comment mieux sécuriser les zones affectées par les combats ? Quels mécanismes de déminage accéléré pourrait être déployés ? La prévention reste l’arme la plus efficace contre ces engins de mort silencieux qui continuent de mutiler des civils bien après la fin des hostilités. La prochaine victime pourrait-elle être évitée ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
