« À présent, il est temps de prier Dieu sans tenir compte de nos appartenances religieuses. Pour une fois, parlons d’une même voix et Dieu nous répondra. » Cette déclaration vibrante de l’archevêque supérieur Dodo Israël Kamba résonne comme un appel urgent à travers les rues de Kinshasa. Alors que la République Démocratique du Congo s’apprête à célébrer son indépendance ce 30 juin 2025, un événement spirituel d’une portée historique se prépare sur l’Esplanade du Palais du Peuple.
Dès 8 heures du matin, des milliers de Congolais de toutes confessions sont attendus pour une journée nationale de prière inédite. Initiée par la Communauté Unie du Réveil (C.U.R), cette mobilisation oecuménique sous le thème « Pour une paix durable en RDC » transcende les clivages habituels. Dans une capitale souvent minée par les tensions, peut-on vraiment espérer la paix sans cette unité spirituelle ? La réponse de Monseigneur Kamba fuse comme un défi lancé aux divisions : « Vous ne pouvez ne pas m’aimer, mais il est question d’aimer le pays où Dieu nous a établis comme serviteur. »
Lors d’un point de presse tenu ce mardi 24 juin, le leader religieux a insisté sur le caractère patriotique de l’initiative. Un geste fort qui s’inscrit dans la vision du Président Félix Tshisekedi, selon lui. « Nous sommes passés par l’indépendance. Il est maintenant temps de vivre la délivrance de notre pays », a-t-il martelé, les yeux tournés vers un avenir apaisé. Cette journée de prière nationale intervient dans un contexte où les défis sécuritaires et politiques persistent dans l’Est du pays, faisant de cette quête de paix une nécessité vitale.
L’invitation s’adresse explicitement à tous les leaders religieux, sans exclusion. Un pari audacieux dans un paysage confessionnel parfois fragmenté. « Venez, nous allons prier humblement. Nous allons élever nos voix », a plaidé l’archevêque, rappelant la promesse divine selon laquelle « le Congo ne va pas être subjugué, le Congo ne va pas disparaître ». Cette démarche inclusive salue même les efforts des acteurs politiques de l’opposition, reconnaissant que la préservation de la nation dépasse les affiliations partisanes.
Kinshasa, cette mégapole aux contrastes saisissants, deviendra donc le théâtre d’un rassemblement inédit. Entre les murs du Palais du Peuple, symbole du pouvoir, et les réalités quotidiennes d’une population en quête de sérénité, cet événement religieux pourrait-il jeter les bases d’une réconciliation durable ? La question hante les esprits alors que les échos des conflits armés continuent de parvenir de l’autre bout du pays.
Au-delà du caractère spirituel, cette journée du 30 juin pose un acte politique fort : celui d’une nation unie dans sa diversité, cherchant collectivement la paix. Dans un pays où les tensions communautaires ont trop souvent miné la cohésion sociale, l’appel de Dodo Israël Kamba résonne comme un antidote aux divisions. Et si la vraie indépendance commençait par cette capacité à prier côte à côte ? L’histoire retiendra si ce moment deviendra le tournant tant espéré pour la stabilité de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Eventsrdc
