Un massacre sanglant a frappé le village de Munzinzi, dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu. Dix-sept civils ont été froidement exécutés dimanche 22 juin vers 18h30 par la coalition rebelle RDF/AFC/M23. Ce carnage, qualifié de “pogrom” par les autorités militaires, intervient dans un contexte de tensions accrues autour des récentes offensives avortées du groupe armé.
Selon un communiqué officiel des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) signé par le général Sylvain Ekenge, les victimes ont été accusées à tort de collusion avec l’armée régulière et les milices d’autodéfense Wazalendo. Cette accusation macabre fait suite à l’échec subi par le M23 lors de ses tentatives d’attaques contre les positions gouvernementales dans la zone. Le massacre de Walungu s’inscrit dans la longue liste des violences ciblant les civils dans ce conflit armé qui ensanglante le Sud-Kivu.
Les témoignages recueillis décrivent une scène d’horreur méthodique. Après les exécutions, plusieurs habitations ont été réduites en cendres par les assaillants. Une panique généralisée s’est emparée des survivants, contraints de fuir vers les positions les plus proches des FARDC. Comment justifier une telle barbarie contre des populations désarmées ? La question hante désormais les survivants de ce drame survenu à Munzinzi.
L’état-major des FARDC a condamné avec la plus grande fermeté ce nouvel épisode de violence. Dans son communiqué, l’institution militaire dénonce “l’énième pogrom” perpétré contre des innocents pris pour cible dans cette guerre asymétrique. Un appel à la vigilance a été lancé aux communautés locales, face à la recrudescence des exactions attribuées au M23 et ses alliés dans la région.
Ce massacre intervient dans un contexte sécuritaire volatile où les attaques contre les civils servent souvent de vengeance après des revers militaires. Les victimes civiles de Munzinzi paient le prix de la résistance opposée aux offensives rebelles. La stratégie de terreur mise en œuvre vise manifestement à briser tout soutien populaire aux forces régulières dans cette zone du Sud-Kivu.
Le drame de Munzinzi souligne l’urgence d’une protection renforcée des populations vulnérables. Alors que le bilan officiel fait état de 17 morts, des sources locales redoutent que ce chiffre ne soit révisé à la hausse. Les déplacés affluent vers les positions militaires congolaises, cherchant une protection désespérée contre la furie meurtrière des groupes armés.
Les FARDC promettent des “mesures appropriées” face à cette tragédie, sans préciser davantage leur nature. Cette tuerie pose une nouvelle fois la question de l’efficacité des mécanismes de protection des civils dans l’est de la RDC. Jusqu’où devra s’enfoncer le Sud-Kivu dans la violence avant que des solutions durables ne soient trouvées ? Le communiqué des forces armées reste muet sur d’éventuelles opérations de représailles, privilégiant un message d’alerte à la population.
La localité de Munzinzi rejoint la longue liste des communautés martyres du conflit armé qui déchire le Kivu. Les cicatrices de ce massacre s’ajouteront aux traumatismes accumulés par une population prise en étau entre les groupes rebelles et les opérations militaires. Le chemin vers la paix semble plus lointain que jamais après cette nouvelle pluie de sang sur les collines de Walungu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
