Des déflagrations ont retenti sans interruption dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 juin à Nyabiondo. Cette localité du territoire de Masisi, en proie à une instabilité chronique, a vécu des heures d’angoisse. Selon des témoins locaux, des combattants wazalendo ont lancé une incursion vers minuit. Leur cible ? Des positions tenues par les rebelles de l’AFC/M23 qui contrôlent cette zone stratégique du Nord-Kivu.
La réaction des forces du M23 n’a pas tardé. Une riposte musclée a été déclenchée, transformant les rues en champ de tirs croisés. Les habitants, terrés chez eux, ont cru à une attaque généralisée. “C’était un déluge de balles jusqu’à 2 heures du matin”, confie une source sous couvert d’anonymat. Ces affrontements Nyabiondo illustrent l’extrême volatilité de la situation sécuritaire RDC.
Ce lundi matin, Nyabiondo se réveille meurtri. Les activités socioéconomiques ont timidement repris, mais la psychose demeure palpable. Écoles et boutiques fonctionnent au ralenti. Le transport interurbain est perturbé. Chaque bruit suspect provoque des sursauts parmi les civils, encore sous le choc de cette nuit blanche. Comment envisager une vie normale quand l’ombre des armes plane en permanence ?
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une escalade inquiétante. Dès le week-end dernier, des combats violents opposaient déjà les wazalendo au M23 à Kasopo, village voisin. Ces accrochages répétés signalent une recrudescence des attaques contre les positions rebelles. Le conflit M23 wazalendo s’intensifie, créant un arc d’insécurité Masisi. Les villages alentour subissent des dommages collatéraux croissants.
L’incursion de dimanche nuit révèle une tactique déstabilisatrice. Les wazalendo semblent tester les défenses rebelles par des opérations éclairs. En réponse, le M23 déploie une logique de dissuasion par la force. Cette surenchère militaire plonge la population dans un piège mortel. Les tirs Nord-Kivu deviennent le quotidien de milliers de civils pris en étau.
La situation sécuritaire RDC, particulièrement dans l’est, se détériore à vue d’œil. Nyabiondo symbolise ces localités otages des groupes armés. L’insécurité Masisi entrave toute perspective de développement. Les tirs Nord-Kivu ne sont plus des incidents isolés, mais les symptômes d’une crise systémique. Jusqu’où ira cette escalade de violence ? Les autorités parviendront-elles à reprendre le contrôle ?
Les récentes attaques accentuent la pression sur les forces régulières. L’urgence est désormais humanitaire autant que militaire. Sans désescalade, Nyabiondo risque de sombrer dans un cycle infernal. La communauté internationale observe-t-elle cette dégradation en spectatrice ? L’heure est aux actions concrètes avant que d’autres nuits de terreur n’ensanglantent le Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
