Dans une avancée diplomatique majeure, les délégations techniques de la République Démocratique du Congo et du Rwanda ont paraphé à Washington le texte d’un accord de paix visant à apaiser les tensions historiques entre les deux nations. Ce développement intervient dans le cadre d’une médiation américaine initiée sous l’administration Trump, alors que la région orientale de la RDC demeure secouée par l’activité de groupes armés dont l’AFC-M23.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, s’est exprimé depuis Rome sur la portée de cette étape : “Nous sommes dans un processus très délicat engagé depuis deux ans. Ce paraphe constitue un deuxième pas positif vers la paix, après la déclaration des principes du 25 avril”. La phase décisive interviendra le 27 juin prochain à Washington avec la signature formelle par les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Selon les précisions apportées par M. Muyaya, l’accord s’articule autour de trois piliers fondamentaux : “Le premier principe affirme l’intégrité territoriale, la gouvernance et l’indépendance de la RDC. Le deuxième établit des mécanismes sécuritaires mutuels pour prévenir les confrontations armées. Le troisième pilier concerne l’intégration économique régionale et la gestion des réfugiés”. Cette architecture reprend les engagements de la déclaration de principes signée en avril dernier sous l’égide des États-Unis.
La question de la coordination entre les différentes initiatives de paix a été explicitement abordée. Le porte-parole a souligné la complémentarité entre le processus de Washington et les efforts de médiation qataris à Doha : “Les discussions se font en synergie pour garantir des résultats concrets. Une complémentarité existe entre ces processus sans qu’aucun ne prime sur l’autre”. Des représentants qataris ont d’ailleurs participé aux récentes discussions américaines pour harmoniser les approches.
Cette médiation américaine parviendra-t-elle à apaiser des tensions ancestrales qui ont alimenté des conflits cycliques dans l’Est congolais ? Les observateurs régionaux notent que l’implication soutenue de Washington apporte un poids diplomatique significatif. Toutefois, la pérennité de cet accord de paix RDC-Rwanda dépendra de sa mise en œuvre concrète sur le terrain, particulièrement concernant le désarmement des groupes rebelles et l’établissement de mécanismes de vérification transfrontaliers.
La prochaine semaine s’annonce cruciale pour la stabilité régionale. Alors que Kinshasa et Kigali préparent la signature du 27 juin à Washington, les populations de l’Est congolais attendent avec un espoir prudent que ces avancées diplomatiques se traduisent par une diminution tangible des violences. Le succès de ce processus de paix pourrait inaugurer une nouvelle ère de coopération économique entre les deux nations, condition indispensable au développement du bassin des Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
