Le football congolais traverse à nouveau une zone de turbulence. Le match crucial des play-offs de la Linafoot opposant Don Bosco à Saint Éloi Lupopo, disputé ce 21 juin 2025 dans l’antre du TP Mazembe à Lubumbashi, a viré au cauchemar quelques heures seulement après la finale. La Commission de gestion (COGES) de la Linafoot a pris une décision choc : la suspension immédiate du résultat officiel. Motif invoqué ? Des scènes de violence stade Lubumbashi d’une rare intensité, ternissant l’image du championnat national et posant de graves questions sur la sécurité.
Tout avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices dans ce choc tant attendu. La tension palpable entre les Jaune et Bleu de Lupopo et l’équipe de Don Bosco promettait un spectacle intense. Mais le match a basculé dès le premier quart d’heure. Jonathan Mokonzi, joueur de Lupopo, croit offrir l’avantage à son équipe en trompant le gardien adverse. Sauf que l’arbitre, dans un geste contesté, refuse le but pour une position de hors-jeu présumée. Immédiatement, une onde de choc parcourt les tribunes lupopistes. La frustration monte crescendo, transformant l’ambiance en poudrière prête à exploser.
Le coup de sifflet final, scellant un match nul 0-0 sans âme, agit comme un détonateur. Une fraction des supporters de Lupopo, submergée par la colère, se livre alors à des actes de vandalisme incontrôlés. Des sièges sont littéralement arrachés, des barrières métalliques tordues, des vitres brisées. Les dégâts matériels sont considérables, témoins d’une rage destructrice qui dépasse la simple déception sportive. Ces incidents football RDC ne se sont pas limités aux dégradations. L’évacuation difficile des supporters et les affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre ont créé un climat de chaos total, paralysant l’enceinte mythique.
Les conséquences furent immédiates et lourdes. Le match suivant programmé dans ce même stade TP Mazembe, opposant justement les Corbeaux au Maniema Union, a été retardé de 49 longues minutes. Les organisateurs, confrontés aux stigmates des violences et à la nécessité de sécuriser à nouveau l’enceinte, ont dû improviser. Une situation ubuesque qui a privé les fans d’une soirée de football sereine et jeté une ombre sur la compétition. Cette suspension match Linafoot du résultat par la COGES n’est donc pas une simple formalité, mais une réponse forte à une situation critique.
Dans son communiqué officiel, la Ligue Nationale de Football a été claire : le résultat du choc Don Bosco Lupopo est gelé en attendant une analyse exhaustive. Les rapports des arbitres, des délégués de match, des observateurs de sécurité et même des experts présents seront passés au crible. L’objectif ? Établir les responsabilités précises et déterminer l’ampleur réelle des faits. En attendant cette décision finale, les deux formations conservent provisoirement leurs points au classement (20 unités pour Don Bosco, 30 pour Lupopo). Mais cette suspension administrative n’est probablement qu’un prélude.
La Linafoot, sous pression pour rétablir l’ordre et l’autorité, promet des sanctions Linafoot d’une sévérité exemplaire. Le spectre de lourdes pénalités plane sur les clubs impliqués. Les dirigeants de Lupopo pourraient être tenus pour responsables des agissements de leurs supporters, risquant des amendes salées, des matches à huis clos, voire une déduction de points dans le championnat. Quant aux supporters identifiés comme auteurs des violences et des dégradations, ils encourent des interdictions de stade définitives et des poursuites judiciaires. La fédération entend frapper un grand coup pour dissuader toute récidive.
Cette nouvelle crise, survenant dans un stade aussi symbolique que le TP Mazembe de Lubumbashi, résonne comme un signal d’alarme strident. Comment en est-on arrivé là, encore une fois ? Les mesures de sécurité actuelles sont-elles suffisantes face à la montée des passions ? Les clubs font-ils assez pour éduquer et contrôler leurs bases supporters ? Ces incidents football RDC répétés sapent la crédibilité du championnat et effraient les partenaires potentiels. La Linafoot se trouve à un carrefour crucial : imposer une tolérance zéro contre la violence ou voir le football congolais s’enliser dans un cycle infernal de chaos. La balle est désormais dans son camp. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir de la discipline dans nos stades.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
