Le cœur économique du Katanga a battu au rythme du DRC Mining Week 2025 du 11 au 14 juin, rassemblant à Lubumbashi l’élite ministérielle, industrielle et diplomatique congolaise. Cette 20e édition historique, ponctuée par la présence remarquée de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka lors de la clôture, a transformé la capitale cuprifère en laboratoire d’idées pour l’investissement minier RDC de demain.
Placé sous le double signe du développement durable et de la compétitivité, ce forum minier Lubumbashi a cristallisé les défis stratégiques du secteur. Comment concilier rentabilité et responsabilité sociétale ? La réponse s’est esquissée à travers les stands d’exposition, où Tenke Fungurume Mining partageait symboliquement son espace avec le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH). Un partenariat tangible illustrant l’engagement croissant des miniers dans l’application des Principes Directeurs de l’ONU.
« Notre collaboration avec TFM sur la diligence raisonnable constitue un modèle réplicable », a souligné Oumar Samake, représentant du BCNUDH, lors d’un panel consacré aux impacts socio-environnementaux. Cette synergie opérationnelle, nourrie par des formations conjointes sur les droits humains, répond à l’appel lancé par la Première ministre : « Les mines restent notre levier de croissance, mais leur légitimité passe par le respect des cahiers des charges et l’affectation de 0,3% du chiffre d’affaires aux communautés riveraines ».
Le ministre des Mines Kizito Pakabomba a détaillé les réformes en cours, notamment la création d’un guichet unique pour fluidifier la délivrance des permis. Une avancée saluée par Kassongo Bin Nassor, président de la Chambre des Mines : « L’instabilité fiscale et les lourdeurs administratives constituent des freins persistants à l’investissement minier RDC. Seule une réforme structurelle créera le cadre propice ». Son diagnostic implacable a trouvé écho dans l’intervention d’Hugo Sinza, directeur des Relations Extérieures de TFM, pointant le déficit énergétique comme menace existentielle : « Les coupures de courant sapent notre compétitivité. Le secteur privé est prêt à investir, mais les barrières réglementaires paralysent les projets ».
La transition vers une exploitation minière verte s’est imposée comme fil rouge des débats. Les solutions ? Des approches pragmatiques combinant innovation technologique et dialogue communautaire. « L’approche basée sur le droit au développement réduit les tensions », a plaidé un porte-parole de TFM, dont le stand présentait des initiatives concrètes d’économie circulaire. La question énergétique, elle, appelle une mobilisation tripartite : « Institutions publiques, bailleurs internationaux et entreprises doivent unir leurs forces pour sécuriser notre approvisionnement », a insisté Sinza.
Cette édition anniversaire aura confirmé la métamorphose du forum minier Lubumbashi en plateforme incontournable de co-construction. Alors que les défis du développement durable mines s’intensifient, les engagements pris cette semaine dessinent une feuille de route exigeante. Reste à transformer l’essai : la crédibilité future du secteur minier congolais se jouera dans l’application concrète de ces résolutions ambitieuses.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
