Une initiative cruciale se déploie dans le territoire de Mambasa, en Ituri. Depuis jeudi, des séances de sensibilisation sécurité ciblent les personnes déplacées vivant chez l’habitant à Niania. Cette action, orchestrée par la coordination des déplacés hors sites, vise à transformer les victimes en acteurs de leur propre protection. Comment briser le cycle de la violence dans une région minée par l’insécurité ?
Justin Apekapo, coordonnateur de la structure, défend une approche proactive. ‘L’objectif est de créer un maillon essentiel dans la chaîne sécuritaire’, explique-t-il. Les déplacés sont incités à signaler tout individu suspecté d’être un ‘ennemi de la paix’. Cette collaboration avec les forces de l’ordre pourrait-elle inverser la tendance criminelle ? La réponse se joue dans les ruelles de Niania.
Cette mobilisation intervient dans un contexte alarmant. Une recrudescence de la criminalité frappe les quartiers abritant les déplacés de guerre à Mambasa. Vols armés, extorsions et violences ciblent des populations déjà vulnérables. La concentration des déplacés Mambasa dans des zones précises faciliterait-elle les activités illicites ? Les autorités locales pointent du doigt cette corrélation troublante.
La sensibilisation sécurité adoptée repose sur trois piliers : vigilance communautaire, transmission d’alertes rapides et restauration de la confiance envers les institutions. Des méthodes concrètes sont enseignées pour identifier les comportements à risque. Cette formation pourrait-elle servir de modèle à d’autres foyers de tension en Ituri ?
Après Niania, le programme s’étendra à Bandegaido, Mambasa-centre et Biakato. Ces localités, épicentres des déplacés guerre Niania, connaissent des défis sécuritaires similaires. L’urgence est manifeste : chaque retard accroît l’emprise des groupes criminels sur des populations exsangues.
Les défis restent immenses. La méfiance historique entre déplacés et communautés hôtes complique la mise en œuvre. Pourtant, Justin Apekapo reste convaincu : ‘Seule une approche inclusive brisera l’engrenage.’ Les prochaines semaines révéleront si cette stratégie porte ses fruits contre la criminalité Ituri galopante.
Des observateurs soulignent l’originalité de cette démarche ascendante. Habituellement cantonnés au rôle de bénéficiaires, les déplacés deviennent des sentinelles actives. Cette reconfiguration des responsabilités marque-t-elle un tournant dans la gestion des crises prolongées ? La réponse se mesurera à l’aune des indicateurs sécuritaires dans les semaines à venir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
