Qui aurait cru que parcourir les 145 kilomètres entre Nguba et Lubudi sur la Route nationale 1 RDC ne prendrait désormais que deux petites heures ? Cette prouesse, inimaginable il y a quelques mois, a été constatée en direct par le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Alexis Gisaro, lors d’une inspection sur le terrain ce mercredi 11 juin. Accompagné de Nico Nzau Nzau, directeur général de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT), le ministre a pu vérifier l’avancée spectaculaire des travaux RN1 Nguba-Lubudi, réalisés par l’entreprise chinoise SISC SA sous la supervision technique de l’ACGT.
Cette transformation radicale du principal axe routier congolais représente bien plus qu’une simple amélioration de la circulation. Comment un tel bouleversement infrastructurel a-t-il été possible en si peu de temps ? La réponse réside dans l’engagement coordonné de multiples acteurs. Sur les 26 premiers kilomètres, l’entreprise Sinohydro œuvre à remplacer le sol en terre par un revêtement en enduit monocouche, prélude à une couche de roulement en béton bitumineux. Des ouvrages structurants comme le pont Dipeta – où le ministre a effectué sa première halte – matérialisent cette mutation, comme l’a expliqué sur place l’ingénieure Betty Kayemb, cheffe de mission de l’ACGT.
Dans une déclaration percutante, Alexis Gisaro a souligné l’importance stratégique de ce chantier phare : « Ce projet capital permettra de connecter toute la Route nationale numéro un, qui s’étend sur 3 000 km et traverse 11 provinces. À son achèvement fin 2027, nous créerons une colonne vertébrale routière de Banana à Lubumbashi ». Lancés en juin 2024, les travaux sur ce segment de 870 km respectent scrupuleusement le calendrier prévisionnel, une rareté dans les grands projets infrastructurels africains.
L’implication de ACGT SISC SA dans ce projet dépasse la simple réparation routière. Elle s’inscrit dans une vision géoéconomique visant à désenclaver le cœur minier de la RDC. La future route servira de vecteur essentiel pour le transport des minerais tout en dynamisant les échanges interprovinciaux. Avec un tracé traversant 11 provinces, cet axe promet de reconfigurer les flux commerciaux et de booster la compétitivité économique nationale. Le ministre n’a d’ailleurs pas manqué de féliciter le consortium pour son « engagement à concrétiser la promesse du chef de l’État ».
Quelles retombées concrètes les populations peuvent-elles espérer ? Au-delà du gain de temps immédiat, cette modernisation routière annonce une révolution de la mobilité des biens et des personnes. La connectivité provinces RDC s’en trouvera radicalement améliorée, réduisant les coûts logistiques qui grevaient jusqu’ici la compétitivité des producteurs agricoles et miniers. Les experts estiment que chaque heure gagnée sur cet axe stratégique pourrait générer plusieurs millions de dollars d’économies annuelles pour l’économie nationale.
Cette métamorphose de la RN1 illustre le potentiel de transformation des infrastructures congolaises lorsqu’ingénierie technique et volonté politique convergent. Reste désormais à maintenir cette dynamique jusqu’à l’échéance de 2027, pour que ce corridor devienne véritablement l’artère vitale d’une RDC enfin connectée à elle-même. Le défi est immense, mais les premiers résultats tangibles offrent un motif d’optimisme rare dans l’histoire récente des grands travaux congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
