Le Centre de transfusion sanguine de Beni vient de tourner une page cruciale dans la lutte contre la pénurie de produits sanguins au Nord-Kivu. Mercredi 11 juin 2025, s’est achevée une campagne de deux mois ciblant le personnel civil et militaire de la MONUSCO, une initiative vitale dans cette région où les structures sanitaires sont constamment en alerte.
Comment répondre aux besoins transfusionnels dans une zone où les urgences médicales s’accumulent ? La solution a pris la forme de 100 dons volontaires, comme l’a confirmé le Docteur Vianey Kambere, responsable du centre. Chaque prélèvement représente littéralement une bouée de sauvetage pour des patients en situation critique, des femmes en couches aux victimes de violences.
« Le don de sang est un acte de charité et de solidarité profond », a souligné le Dr Kambere, visiblement ému par cette mobilisation internationale. « Durant cette campagne, nous avons vu des personnes de plusieurs nationalités se mobiliser pour aider la population congolaise ». Une véritable chaine de vie s’est ainsi créée entre la MONUSCO et les hôpitaux locaux, où chaque poche sanguine sera redistribuée via les banques de sang.
Cette campagne don sang Beni répondait à une équation complexe : comment anticiper les ruptures de stock dans un contexte où la demande dépasse régulièrement l’offre ? La pénurie sang Nord-Kivu n’est pas un risque théorique, mais une réalité quotidienne. Les conflits récurrents, les accouchements compliqués et les urgences traumatiques font des produits sanguins une denrée aussi précieuse que l’eau potable.
La participation de la MONUSCO transfusion sanguine illustre un partenariat opérationnel salvateur. Mais le Dr Kambere lance un appel plus large : « Nous avons besoin que la communauté locale et internationale pérennise cet élan ». Le centre transfusion Beni vise désormais à transformer cet effort ponctuel en mouvement durable, rappelant que le don volontaire RDC reste le seul remède contre les ruptures de stock.
En effet, pourquoi une telle campagne reste-t-elle vitale ? Parce que le sang ne se fabrique pas en laboratoire. Parce que sa durée de conservation est limitée. Parce que derrière chaque poche, il y a un enfant malnutri, une victime d’accident, une mère hémorragique. Les 100 dons récoltés équivalent à près de 45 litres de sang – de quoi sauver environ 300 vies selon les standards médicaux.
Cette opération sert aussi de modèle pour d’autres régions congolaises confrontées aux mêmes défis. Elle prouve qu’une coordination entre acteurs humanitaires et sanitaires locaux peut créer des solutions concrètes. Mais le combat continue : le centre prépare déjà de nouvelles collectes pour maintenir des stocks suffisants pendant la saison des pluies, période où les déplacements deviennent plus périlleux.
Au-delà du geste médical, cette initiative a tissé un lien symbolique fort. Comme le résume un infirmier sur place : « Quand un Casque bleu donne son sang pour un enfant de Beni, cela parle plus fort que tous les discours ». Une leçon d’humanité qui, espérons-le, inspirera d’autres volontaires à franchir les portes du centre de transfusion.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
