Le gouvernement congolais vient d’opérer une manœuvre financière d’envergure en adoptant quatre projets de loi RDC cruciaux pour le développement national. Présentés le 6 juin 2025 par le ministre des Finances Doudoune Fwamba lors du Conseil des ministres présidé par Félix-Antoine Tshisekedi, ces textes traduisent l’aboutissement des négociations avec la Banque mondiale. Ce paquet législatif, d’une valeur totale de 1,49 milliard de dollars américains, représente une injection sans précédent pour relancer des secteurs clés de l’économie congolaise.
Le premier accord, doté de 200 millions USD, cible spécifiquement la résilience climatique Congo via le projet de lutte contre les inondations urbaines. Un financement urgent alors que Kinshasa et d’autres métropoles subissent des épisodes destructeurs récurrents. Le deuxième volet, le plus substantiel avec 600 millions USD, constitue un appui budgétaire historique axé sur la gouvernance et la résilience économique. Ce crédit pourrait-il assainir durablement les finances publiques ? La réponse dépendra de sa mise en œuvre transparente.
Parmi les projets phares, l’accord de prêt Inga 3 bénéficie de 250 millions USD pour relancer ce géant énergétique endormi. Ce financement intervient comme un catalyseur indispensable pour concrétiser un rêve vieux de cinquante ans. Parallèlement, le développement des infrastructures transport RDC absorbera 340,2 millions USD combinés, une manne destinée à désenclaver les territoires et fluidifier les échanges commerciaux. Ces investissements stratégiques visent explicitement à soutenir les communautés riveraines du futur complexe hydroélectrique.
La course contre la montre est désormais engagée : ces textes doivent impérativement passer le cap parlementaire avant le 15 juin 2025, date de clôture de la session ordinaire. L’Assemblée nationale et le Sénat détiennent les clés de ce financement Banque mondiale RDC colossal. Tout retard législative compromettrait l’activation de ces crédits essentiels, alors que le portefeuille total de l’institution financière en RDC franchit désormais le seuil symbolique des 7 milliards USD.
Analysons les impacts économiques en cascade : ces fonds agissent comme un triple levier. D’abord, les 200 millions alloués à la résilience climatique pourraient réduire de 30% les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles selon les modèles de la Banque mondiale. Ensuite, le volet transport devrait générer une augmentation de 5 à 7% du PIB régional dans les corridors concernés. Enfin, Inga 3 positionne la RDC comme futur hub énergétique continental, avec un potentiel d’exportation évalué à 2 milliards USD annuels à horizon 2035.
Cette enveloppe de 1,49 milliard USD marque-t-elle un tournant dans la coopération internationale ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il s’agit du plus important décaissement approuvé pour la RDC depuis une décennie. Toutefois, l’optimisme doit être tempéré par les défis de gouvernance. La réussite de ces projets nécessitera une gestion rigoureuse pour éviter les dérives observées par le passé. Si ces financements deviennent les piliers d’une croissance inclusive, ils pourraient transformer durablement l’économie congolaise et sa place dans la région.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
