Un pillage systématique a frappé l’usine de thé de Lemera dans le territoire de Kalehe. Les faits remontent au samedi 7 juin. Des combattants identifiés comme appartenant au groupe rebelle AFC/M23 ont méthodiquement détruit le matériel essentiel aux opérations de production. Cette attaque survient dans un contexte de conflit Sud-Kivu particulièrement tendu.
Selon des sources locales, les engins agricoles utilisés pour l’entretien des plantations ont été chargés et emportés vers une destination non identifiée. À ces vols s’ajoute la disparition des machines spécialisées dans la récolte et le séchage des feuilles de thé. Le site industriel présente désormais un spectacle de désolation complète.
Ce saccage intervient directement après des affrontements violents ayant opposé les rebelles soutenus par le Rwanda aux miliciens Wazalendo. Le territoire de Kalehe reste un point chaud du conflit Sud-Kivu où les tensions s’exacerbent régulièrement. Comment de telles destructions affecteront-elles la stabilité déjà fragile de la région ?
Les conséquences socio-économiques sont immédiates et dévastatrices. Plus d’une centaine de familles du groupement Mbinga Sud se retrouvent brutalement privées de leurs moyens de subsistance. Ces ménages dépendaient intégralement des emplois générés par l’usine théicole. Leur survie quotidienne est désormais compromise.
Face à cette catastrophe humanitaire, plusieurs mouvements associatifs locaux ont exprimé leur profonde compassion. Des appels à la solidarité ont été lancés envers les victimes collatérales de ce pillage Lemera. La disparition de cette infrastructure clé plonge toute une communauté dans l’incertitude économique.
Des questions cruciales demeurent sans réponse. Où le matériel volé a-t-il été acheminé ? Quelles mesures seront prises pour sécuriser les installations productives restantes dans la zone ? L’ampleur des dégâts suggère une opération planifiée plutôt qu’un simple acte de vandalisme opportuniste.
Cette attaque contre l’usine thé Lemera illustre la vulnérabilité des infrastructures économiques en période de conflit armé. Le cas de Kalehe démontre comment les affrontements entre groupes armés ravagent l’économie locale. Le M23, acteur récurrent des tensions régionales, porte une lourde responsabilité dans cette escalade destructrice.
Les autorités provinciales n’ont pas encore communiqué officiellement sur les suites données à ce dossier. Une évaluation précise des pertes matérielles reste à réaliser. En attendant, la population affectée observe impuissante la disparition de son gagne-pain principal. La relance des activités théicoles apparaît comme un défi colossal dans l’immédiat.
Ce pillage systématique rappelle cruellement la précarité des régions agricoles en proie aux violences armées. L’usine de Lemera représentait bien plus qu’une simple unité de production : elle constituait le pilier économique d’une micro-région entière. Sa destruction programmée laisse un vide que rien ne semble pouvoir combler à court terme.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
