La ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, est une fois de plus plongée dans l’horreur. Ce jeudi 3 avril, une jeune femme et son fils ont été sauvagement assassinés par des individus armés non identifiés sur l’avenue Majengo, dans le quartier Lac Vert. Cet acte barbare s’inscrit dans une série de violences qui secouent la région depuis plusieurs semaines.
Selon des sources locales, les auteurs de ce double meurtre auraient pris la fuite immédiatement après leur forfait, laissant derrière eux une communauté sous le choc. Le chef du quartier Lac Vert, Dedesi Mitima, a révélé que ces mêmes individus seraient responsables d’un autre homicide commis quelques heures plus tôt sur l’avenue Xaverie, où un jeune garçon a perdu la vie. Trois autres personnes, gravement blessées lors de cette attaque, sont actuellement soignées à l’hôpital CBCA Ndosho.
L’intervention des forces de l’ordre, tardive selon plusieurs témoignages, a permis la neutralisation d’un présumé bandit par des éléments de la patrouille du M23. Ce qui porte à quatre le nombre de victimes décédées dans cette seule soirée à Lac Vert. Ces événements surviennent dans un contexte déjà particulièrement tendu, marqué par le meurtre non élucidé d’un jeune artiste au quartier Kyeshero la veille.
Les chiffres sont alarmants : depuis le début de la semaine, au moins 14 personnes ont péri dans des incidents violents à Goma. Les quartiers de Kasika, Kyeshero, Majengo, Mabanga Sud, Katoyi et Lac Vert sont particulièrement touchés par cette recrudescence de l’insécurité. À Kasika, les habitants de l’avenue Nyandondo vivent dans la peur constante, tout comme ceux du secteur Soleil Levant à Kiziba 2, où les tambours d’alerte retentissent chaque nuit.
Cette situation critique interpelle les nouvelles autorités du M23-AFC, qui administrent la ville depuis deux mois. L’absence de réaction officielle face à ces drames successifs alimente l’inquiétude grandissante parmi la population. Comment expliquer cette incapacité à rétablir l’ordre dans une ville en proie à la violence ? La question reste sans réponse, alors que plus de 4 000 détenus évadés de la prison de Munzenze circuleraient librement dans Goma, selon plusieurs sources concordantes.
L’insécurité à Goma n’est malheureusement pas un phénomène nouveau, mais son aggravation récente pose de sérieuses questions sur l’efficacité des mesures de sécurité mises en place. Les habitants, exaspérés, réclament une intervention urgente des autorités pour mettre fin à cette spirale de violence qui transforme leur quotidien en cauchemar. Entre l’inaction apparente des responsables locaux et la multiplication des groupes armés, la population civile se retrouve prise en étau, livrée à elle-même dans une ville où règne désormais la loi du plus fort.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
